A l’origine, les munitions de défense pour arme à balle caoutchouc en calibre 12/50 sont conçues pour être tirées depuis des armes courtes comme le GC27 ou le Gomm Cogne 54 de SAPL. Toutefois leurs dimensions autorisent également un chambrage dans des fusils de calibre 12/70 ou 12/76 plus traditionnels. Cela dit, est-il bien judicieux de les utiliser ainsi ?
Nous éluciderons d’abord les fusils semi-automatiques qui ne seront pas capables de cycler correctement des munitions de défense sous-chargées, 12/50 ou 12/70 d’ailleurs. Il est aussi fréquent que les cartouches de 12/50 soient trop courtes pour la palette élévatrice des fusils à pompe. Mal maintenues, elles y ballotent lors du cycle et peuvent donc entraîner des enrayages. Le problème sera le même avec les rares fusils à levier de sous-garde en calibre 12.
Reste le cas des fusils à un coup par canon, juxtaposés et superposés de chasse, voir monocoups pour les plus minimalistes. L’insertion manuelle d’une cartouche de 12/50 s’y fera donc sans difficulté, mais la douille ne sera pas assez longue pour occuper toute la chambre. Lors du départ du coup, un important dépôt va donc s’y concentrer avant même le cône de forcement.
On observe le même phénomène lorsque l’on tir du .38 Spécial dans une arme en .357 Magnum ou du .22 Short dans une .22 LR. Ce dépôt à mi-chambre (ou « ring of dirt » comme l’appellent les américains) est à prendre très au sérieux. En effet, si l’on pourra tirer plusieurs cartouches de 12/50 dans une arme chambrée en 12/70 sans subir de conséquences néfastes, il faudra impérativement nettoyer cette chambre avant d’envisager un retour à la cartouche d’origine.
Dans le cas contraire, la douille de 12/70 risque fort de se voir étranglée par la matière en trop dans la chambre lors du départ de coup, ce qui pourrait occasionner une surpression dangereuse. On veillera donc à ne pas passer d’une munition à l’autre sans précaution, les cartouches de défense en 12/70 restant au final la solution la plus indiquée.